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blant à un blockhaus d’aujourd’hui dans les forêts, grossièrement garni d’un ou deux pressoirs, d’un certain nombre de bancs et de planches posées sur des barils en guise de tables. Au milieu, et assiégé par une cinquantaine de violents courants d’air, un feu de bois d’épaves flambait et exhalait une épaisse fumée.

— Ah ! à présent, dit Lawless, voici la joie du matelot, un bon feu et un bon verre de raide à terre, avec le mauvais temps dehors et la tempête au loin sur la mer, grondant dans le toit. À la Bonne Espérance ! Puisse-t-elle avoir une heureuse traversée.

— Oui, dit le capitaine Arblaster, c’est un beau temps pour être à terre, c’est vrai. Matelot Tom, qu’en dis-tu ? Compère, vous parlez bien quoique je ne puisse pas me rappeler votre nom, mais vous parlez très bien. Puisse la Bonne Espérance avoir une heureuse traversée. Amen !

— Ami Dickon, conclut Lawless, s’adressant à son chef, vous avez certaines affaires en train si je ne me trompe ? Bien, je te prie d’y aller tout de suite. Car je suis ici avec la crème de la bonne compagnie, deux vieux rudes marins ; et jusqu’à votre retour je garantis que ces braves garçons resteront ici et me rendront raison, verre pour verre. Nous ne sommes pas comme des terriens, nous autres vieux et rudes Jean-du-Goudron.

— C’est bien dit, répliqua le capitaine. Vous