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homme couvert d’une brillante et riche armure, et portant par-dessus un manteau des fourrures les plus rares, arriva au pas d’un splendide coursier. À vingt mètres derrière lui suivait une troupe de lanciers ; mais ceux-ci firent halte dès qu’ils furent en vue du lieu du rendez-vous, tandis que le gentilhomme au manteau de fourrures continua à s’avancer seul.

Sa visière était levée et montrait une expression de grande autorité et de dignité, en rapport avec la richesse du costume et des armes. Et ce fut avec une certaine confusion que Dick se leva de la croix, et descendit au-devant de son prisonnier.

— Je vous remercie de votre exactitude, dit-il. Plaît-il à Votre Seigneurie de mettre pied à terre ?

— Êtes-vous seul, jeune homme ? demanda l’autre.

— Je n’ai pas été si naïf, répondit Dick, et pour être franc avec Votre Seigneurie, je lui dirai que les bois tout autour de cette croix sont pleins de mes braves couchés sur leurs armes.

— Vous avez agi sagement, dit le Lord. Cela me plaît d’autant plus que la nuit dernière vous avez été téméraire, et vous êtes battu, plutôt comme un fou de sarrazin, que comme un guerrier chrétien. Mais il ne me convient pas de me plaindre, à moi qui ai eu le dessous.

— Vous avez eu le dessous en vérité, Monseigneur, puisque vous êtes tombé, répondit Dick ;