Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/17

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Qui a fait cela, Bennet ? demanda Richard, qui tenait encore la flèche.

— Hé, les saints le savent, dit Hatch. Il y a une bonne quarantaine d’âmes chrétiennes que nous avons chassées de chez elles, lui et moi. Il a payé son écot, le pauvre vieux, et ce ne sera pas long, peut-être, avant que je paie le mien. Sir Daniel est par trop dur.

— Voilà un étrange dard, dit le jeune garçon en regardant la flèche qu’il avait dans les mains.

— Oui, par ma foi, s’écria Bennet. Noire et à plumes noires. C’est un trait de mauvais augure, en vérité ! car le noir est, dit-on, signe de funérailles. Et il y a quelque chose d’écrit. Essuyez le sang. Que lisez-vous ?

— Appelyaird de la part de Jon Répare-tout, lut Shelton. Qu’est-ce que cela veut dire ?

— Vrai, je n’aime pas cela, répliqua l’autre en secouant la tête. Jean Répare-tout. Voilà un nom de bandit, dangereux pour ceux qui sont haut placés en ce monde. Mais pourquoi restons-nous ici comme point de mire ? Prenez-le par les genoux, bon maître Shelton, pendant que je le tiendrai par les épaules, et allons le coucher chez lui. Ça va secouer rudement le pauvre Sir Olivier, il va être couleur de papier ; il va prier comme un moulin à vent.

Ils prirent le vieil archer et le portèrent dans sa maison où il vivait seul. Là, ils le posèrent sur