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sienne. Cela cachait-il un piège ? Y avait-il une entrée secrète ? Était-elle vraiment hantée ? Il eut un léger frisson.

Juste au-dessus de lui le pas lourd d’une sentinelle arpentait le toit. Au-dessous de lui, comme il savait, était le plafond voûté de la chapelle ; et, à côté de la chapelle, était le hall. Sûrement il y avait un passage secret dans le hall ; l’œil qui l’avait guetté de la tapisserie lui en était une preuve. N’était-il pas plus que probable que ce passage s’étendait jusqu’à la chapelle, et, si cela était, qu’il y avait une ouverture dans sa chambre.

Dormir dans un tel endroit eût été une témérité folle. Il tint prêtes ses armes, il prit position dans un coin de la chambre derrière la porte. En cas de mauvais desseins, il vendrait chèrement sa vie.

Des bruits de pas nombreux, le qui-vive et le mot de passe résonnaient au-dessus de lui le long des créneaux ; on relevait la garde.

Et, à ce moment, on gratta à la porte de sa chambre, légèrement, puis un peu plus fort ; puis un murmure :

— Dick, Dick, c’est moi !

Dick courut à la porte, tira le verrou et laissa entrer Matcham. Il était très pâle et portait une lampe d’une main et un poignard dégainé de l’autre.

— Fermez la porte, murmura-t-il. Vite, Dick.