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commencez tard, voilà tout. Mais si la raison a sur vous quelque influence, écoutez-moi. Ce garçon commence à m’agacer comme une guêpe. J’ai besoin de lui, car je voudrais vendre son mariage. Mais, je vous le dis crûment, s’il continue à me tourmenter, il ira rejoindre son père. Je vais donner des ordres pour le faire mettre dans la chambre au-dessus de la chapelle. Si vous pouvez jurer votre innocence par un bon et solide serment, et d’un ton ferme, c’est bien ; le garçon sera tranquille quelque temps et je l’épargnerai. Si vous bégayez ou pâlissez ou hésitez tant soit peu en jurant, il ne vous croira pas ; et, par la messe, il mourra. À vous d’y penser.

— La chambre au-dessus de la chapelle ! soupira le prêtre.

— Celle-là même, répliqua le chevalier. Donc, si vous désirez le sauver, sauvez-le ; sinon, allez et laissez-moi en paix ! car, si je n’avais été un homme calme, je vous aurais déjà passé mon épée à travers le corps pour votre incroyable lâcheté et folie. Avez-vous choisi ? Hein !

— J’ai choisi, dit le prêtre. Le ciel me pardonne, je ferai le mal pour le bien. Je jurerai pour le salut du jeune homme.

— C’est pour le mieux ! dit Sir Daniel. Envoyez-le donc chercher, vite. Vous le verrez seul. Mais j’aurai l’œil sur vous. Je serai ici, dans la chambre à panneaux.