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Olivier était absent ; là non plus, il ne fut pas question de Matcham. Dick commençait à être inquiet, il se rappelait les tristes pressentiments de son compagnon, il se demandait s’il ne lui était rien arrivé de sinistre dans cette maison.

Après le dîner, il rencontra Goody Hatch, qui se hâtait vers Lady Brackley.

— Goody, dit-il, où est maître Matcham, je te prie ? Je vous ai vue entrer dans la maison avec lui quand nous sommes arrivés ?

La vieille femme rit à pleine gorge.

— Ah ? maître Dick, dit-elle, vous avez de fameux yeux, pour sûr, et elle rit de plus belle.

— Mais où est-il ? insista Dick.

— Vous ne le reverrez jamais, répliqua-t-elle, jamais, c’est sûr.

— Si je ne dois plus le revoir, je veux en savoir la raison. Il n’est pas venu ici de son plein gré ; tel que je suis, je suis son meilleur protecteur et je veux le voir bien traité. Il y a trop de mystères ici et je commence à en avoir assez.

Comme Dick parlait, une lourde main tomba sur son épaule. C’était Bennet Hatch qui s’était approché de lui sans qu’il s’en aperçût. D’un signe rapide le lieutenant renvoya sa femme.

— Ami Dick, dit-il aussitôt qu’ils furent seuls ; êtes-vous un sauvage lunatique ? Si vous ne laissez pas certaines choses tranquilles, vous serez mieux au fond de la mer qu’ici à Tunstall, à Moat-