Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/121

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Un homme se leva aussitôt.

— J’irai, s’il vous plaît, dit-il. J’y risquerai ma peau.

— Non, Dicky Bowyer, non pas, répliqua le chevalier. Cela ne me convient pas. Vous êtes rusé, c’est vrai, mais pas prompt. Vous avez toujours été un traînard.

— Alors, Sir Daniel, me voici, dit un autre.

— Dieu m’en garde ! dit le chevalier. Vous êtes vif, mais pas rusé. Vous tomberiez tête baissée dans le camp de Jean Répare-tout. Je vous remercie tous les deux de votre courage ; mais, vraiment, ce n’est pas possible.

Alors Hatch s’offrit et fut aussi refusé.

— J’ai besoin de vous ici, brave Bennet, vous êtes mon bras droit, répondit le chevalier ; et alors plusieurs s’étant avancés ensemble, Sir Daniel enfin en choisit un et lui donna la lettre.

— Eh bien ! lui dit-il, nous dépendons tous de votre rapidité et surtout de votre adresse. Rapportez-moi une bonne réponse, et, avant trois semaines, j’aurai purgé ma forêt de tous ces vagabonds qui nous bravent en face. Mais pensez-y, Throgmorton, la chose n’est pas facile. Il faudra sortir furtivement la nuit et aller comme un renard ; et comment vous traverserez la Till, je l’ignore, ni par le pont, ni par le bac.

— Je sais nager, répondit Throgmorton. Je reviendrai sain et sauf, ne craignez rien.