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L’ÎLE AU TRÉSOR

— C’est Dick, répondit une voix.

— Dick, vraiment ? Alors, Dick peut se recommander à Dieu. Il a eu sa tranche de bon temps, Dick, vous pouvez en être sûrs.

Mais alors le grand maigre aux yeux jaunes l’interrompit :

— Amarre ça, John Silver. Assez causé. Cet équipage t’a décerné la tache noire en conseil plénier, comme il se doit ; retourne donc le papier, comme il se doit aussi, et vois ce qui est écrit. Alors tu pourras causer.

— Merci, George, répliqua le coq. Tu es toujours actif en affaires, et tu sais les règles par cœur, George, comme j’ai le plaisir de le constater. Eh bien, qu’est-ce que c’est ? voyons donc ? Ah ! Déposé… c’est bien ça, hein ? Très joliment écrit, pour sûr : on jurerait de l’imprimé. Est-ce de ta main, cette écriture, George ? Eh ! eh ! tu es devenu un homme tout à fait en vue dans cet équipage. Tu serais bientôt capitaine que ça ne m’étonnerait pas… Ayez donc l’obligeance de me repasser la torche, voulez-vous ? Ma pipe est mal allumée.

— Allons, voyons, repartit George, ne te moque pas plus longtemps de cet équipage. Tu aimes blaguer, on le sait ; mais tu n’es plus rien maintenant, et tu pourrais peut-être descendre de ce tonneau pour prendre part au vote.

— Je croyais t’avoir entendu dire que tu connaissais les règles, répliqua Silver avec ironie. En tout cas, si tu ne les connais pas, moi je les connais ; et j’attendrai ici… et je suis toujours votre capitaine, à tous, songez-y… jusqu’au moment où vous me sortirez vos griefs et où j’y répondrai ; en attendant, votre tache noire ne vaut pas un biscuit. Après ça, nous verrons.

— Oh ! répliqua George, n’aie crainte, nous som-