son côté sud, presque au même instant où sept mutins, dirigés par Job Anderson, le maître d’équipage, débouchaient en hurlant de l’angle sud-ouest.
Ils s’arrêtèrent tout déconcertés ; et avant qu’ils se fussent ressaisis, non seulement le chevalier et moi, mais Hunter et Joyce, du blockhaus, eûmes le temps de tirer. Les quatre coups partirent en une salve peu réglementaire ; mais ils furent efficaces : un de nos ennemis tomba, et les autres, sans hésitation, firent demi-tour et s’enfoncèrent dans le fourré.
Après avoir rechargé, nous allâmes, en longeant l’extérieur de la palissade, jusqu’à l’ennemi abattu.
Il était raide mort — une balle en plein cœur.
Nous nous félicitions de notre heureux succès, lorsqu’un coup de pistolet partit du bois, une balle siffla, m’effleurant l’oreille, et le pauvre Tom Redruth vacilla, puis tomba de son long sur le sol. Le chevalier et moi ripostâmes au coup ; mais comme nous tirions au hasard, ce fut probablement de la poudre perdue. Après quoi, et nos fusils rechargés, nous portâmes notre attention sur le blessé.
Le capitaine et Gray l’examinaient déjà, et je vis d’un coup d’œil que le malheureux était perdu.
Je crois que par sa prompte réplique, notre salve avait dispersé à nouveau les mutins, car ils nous laissèrent, sans autres hostilités, emporter le vieux garde-chasse. L’ayant hissé par-dessus la palanque, nous le déposâmes, sanglant et gémissant, dans la maison de rondins.
Le pauvre vieux n’avait pas eu un mot de surprise, de plainte ou de peur, ni même d’acquiescement, depuis le début de nos tribulations jusqu’à ce moment où il attendait la mort. Il s’était posté derrière son matelas dans la coursive, comme un héros d’Homère ; il avait obéi à tous les ordres, en silence,