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L’ILE AU TRÉSOR.

vainement ses camarades. Bref, après plusieurs tours et détours, il se trompa de chemin, et se mit à courir vers le village, passant à deux pas de moi, et criant :

« Johnny, Chien-Noir, Dirk et les autres, vous n’allez pas abandonner ainsi votre pauvre vieux Pew !… Ce n’est pas possible !… »

Au même instant, le bruit des chevaux se rapprochait, quatre ou cinq cavaliers arrivaient en pleine lumière au haut de la côte, et la descendaient vers nous au grand galop. Pew, comprenant son erreur, fit volte-face et courut droit au fossé dans lequel il roula. Il se releva aussitôt, mais ce fut pour aller, dans son trouble, se jeter sous les pieds mêmes du cheval qui tenait la tête.

Le cavalier essaya de retenir sa monture, mais il était trop tard. Pew s’abattit en poussant un cri terrible ; les durs sabots lui passèrent sur le corps. Il resta un instant penché sur le côté, comme il était tombé, puis s’inclina lentement sur la face et ne bougea plus.

J’avais déjà quitté mon abri, appelant les cavaliers, qui s’arrêtaient un à un, frappés d’horreur par l’accident. C’étaient des douaniers montés, que notre messager venait de rencontrer en se rendant chez le docteur Livesey, et qu’il avait eu l’esprit d’aver-