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LE COFFRE DU CAPITAINE.

Une forte odeur de tabac et de goudron s’exhala aussitôt. Nous ne vîmes rien sur le dessus qu’un costume complet en fort bon état, proprement plié et brossé. Comme le fit remarquer ma mère, ces vêtements ne devaient même pas avoir été portés. Ils recouvraient un assemblage assez hétéroclite de menus objets : quarts de cercle, gamelle d’étain, rouleaux de tabac, deux paires de beaux pistolets, une barre d’argent fin, une vieille montre espagnole, divers autres bijoux de peu de valeur et d’apparence exotique, un compas monté en cuivre, cinq ou six coquilles d’Amérique. Depuis combien de temps traînait-il ces coquilles avec lui, dans sa carrière errante, périlleuse et coupable ?… Tout cela n’avait pas grand intérêt pour nous, sauf les bijoux et la barre d’argent. Et encore, comment en tirer parti ?… Aussi poursuivions-nous activement nos recherches. Le fond du coffre était occupé par un vieux caban de matelot, blanchi par le sel de plus d’une plage lointaine. Ma mère le tira avec impatience, et nous découvrîmes alors les derniers objets que recelait la caisse, un paquet enveloppé de toile cirée et qui nous parut rempli de papiers, puis un sac de toile d’où sortit, quand je le touchai, un tintement d’or.

« Nous allons montrer à ces coquins que nous sommes d’honnêtes