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seur était arrogante ; la sœur du jardinier, qui faisait le ménage de celui-ci, s’était montrée impertinente avec elle ; et à peu près une fois l’an, elle écrivait à Lord Hermiston pour lui demander le renvoi des coupables, justifiant sa demande avec une grande abondance de détails. Car il ne faut pas s’imaginer que la querelle s’arrêtât à la femme sans aller jusqu’au mari, ou que sa haine pour la sœur du jardinier n’englobât pas le jardinier lui-même. Quant au résultat de toutes ces petites querelles et de ces écarts de langage, ce fut de l’exclure (comme le gardien d’un phare dans sa tour) de tous les agréments de la société voisine ; il ne lui restait que sa femme de peine qui, n’étant qu’une toute jeune fille entièrement à sa merci, devait se soumettre sans se plaindre à toutes les bourrasques de sa maîtresse et accepter les soufflets et les caresses suivant les caprices de l’heure. C’est dans cette situation que