chose d’intéressant. Avant de repartir pour Davos, dix-neuf chapitres étaient écrits et le Young folks commençait en octobre à en insérer des chapitres avant même que le manuscrit ne fût terminé. Heureusement, cette année-là, Stevenson travailla à Davos comme un homme bien portant : les quatorze derniers chapitres ne lui coûtèrent qu’une semaine d’efforts.
Stevenson habitait, cet hiver-là, un chalet où il se sentait bien chez lui : il était aguerri contre le climat et n’avait plus à subir d’interruption. Aussi comme les pages s’entassaient sur son bureau : Les Squatters de Silverado, des articles de revues, des vers, des nouvelles, bref plus de 35.000 mots en cinq mois ! Comme récréation, de grandes batailles aux soldats de plomb avec son beau-fils, car Penwar et Candahar rendaient Stevenson aussi chauvin qu’en sa petite enfance. Malheureusement ce climat si propice au romancier était nuisible à sa femme. À plusieurs reprises, elle dut s’éloigner et aller chercher un air moins vif à Berne et à Zurich.
L’été suivant, Stevenson visita la contrée où fut tué Appin et prépara ainsi les descriptions qui encadrent le principal épisode d’Enlevé. À ce moment il rêvait un drame historique sur la mort de ce Campbell, et non le roman qu’il devait écrire plus tard. Le Cornhill magazine était chaque mois heureux de publier ses articles. Les Nouvelles Mille et une nuits parurent en avril, au moment où à Stobo, Stevenson éprouvait une hémorragie