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de roi, et je n’entends pas passer mon temps à faire le pied de grue à votre porte. Vous allez me répondre, civilement, et cela tout de suite, ou je vous enfonce trois pieds de fer dans les entrailles.

— Ah ! monsieur, s’écria mon oncle en se redressant avec effort, donnez-moi une minute ! Pourquoi vous fâchez-vous ?

Je suis un homme sans façon et non pas un professeur de maintien, et je fais tout mon possible, moralement parlant, pour être poli.

Quant à vos propos menaçants, ils ne sont guère honorables pour vous. Mes entrailles, dites-vous. Et ne suis-je pas là, avec mon espingole, dit-il avec un ricanement.

— La poudre et vos vieilles mains ne sont pas plus promptes que des escargots en comparaison de la lame d’acier qui brille aux mains d’Alan, dit celui-ci. Avant que votre doigt tremblant ne se pose sur la détente, mon arme vous sera entrée dans le corps jusqu’à la garde.

— Eh ! mon garçon, qui vous dit le contraire ? fit mon oncle, faites comme vous voudrez.

On ne vous contrariera pas, je ne ferai rien pour vous déplaire. Dites-moi au juste ce que vous voulez, et vous verrez que nous arriverons parfaitement à nous entendre.

— Par ma foi, monsieur, dit Alan, je ne demande qu’à m’expliquer simplement. En deux mots, voulez-vous qu’on garde le jeune garçon ou qu’on le tue.

— Oh ! Seigneur ! s’écria Ebenezer. Seigneur, quel langage ?

— Qu’on le tue ou qu’on le garde ? répéta Alan.

— Qu’on le garde ! qu’on le garde ! gémit mon oncle. Pas d’effusion de sang, je vous prie.