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le domaine, crièrent à l’assassinat, de sorte qu’il vit qu’on l’évitait de tous côtés.

Tout ce que ce marché lui avait rapporté, c’était de l’argent.

Jeune, il était égoïste, il l’est maintenant qu’il a vieilli, et vous avez vu par vous-même où ont abouti ces belles manières, ces beaux sentiments.

— Très bien, monsieur, dis-je, et dans tout cela, quelle est ma situation ?

— Le domaine vous appartient ; cela ne fait pas de doute, répondit l’homme de loi. Quoi que votre père ait signé, peu importe : vous êtes héritier privilégié. Mais votre oncle est homme à défendre jusqu’au bout ce qui est indéfendable, et il est très probable qu’il mettrait en question votre identité.

Un procès est toujours chose coûteuse, et un procès entre parents donne toujours lieu à des scandales.

De plus, si l’on venait à connaître vos relations avec votre ami, M. Johnson, nous pourrions bien nous brûler les doigts.

L’enlèvement, certes, serait un bel atout dans votre jeu, si nous pouvions seulement en faire la preuve. Mais il est bien difficile de la fournir, cette preuve, et tout bien considéré, mon avis serait de conclure un arrangement avec votre oncle, peut-être même de lui laisser les Shaws, où il a pris racine depuis un quart de siècle et de vous contenter provisoirement d’une bonne pension.

Je lui dis que je ne demandais pas mieux que de me montrer conciliant, et qu’étaler publiquement nos affaires de famille me répugnait naturellement beaucoup.

En même temps, à part moi, je commençais à distinguer les grandes lignes du plan que nous mîmes ensuite à exécution.