Page:Stevenson - Enlevé !.djvu/348

Cette page a été validée par deux contributeurs.

de tambour quand une partie de la garnison manœuvrait.

Des faucheurs étaient à l’ouvrage dans les champs, sur une des rives. Nous entendions très bien le frottement des pierres sur les faux, les voix des hommes qui causaient et même les mots.

Il fallait se tenir bien à couvert et garder le silence, car le sable de la petite île était échauffé par le soleil, les plantes vertes nous ombrageaient la tête, nous avions en abondance de quoi boire et manger, et pour comble, nous étions bien près de n’avoir plus rien à craindre.

Dès que les faucheurs eurent cessé leur travail, et que l’obscurité se fit, nous traversâmes le ruisseau à gué, et nous nous mîmes en route vers le pont de Stirling en tirant du côté des champs et longeant les haies.

Le pont est au pied même de la hauteur qui porte le château.

C’est un vieux pont haut, étroit, dont chaque pile se termine en clocheton qui domine le parapet.

Vous pouvez deviner avec quel intérêt je le considérais, car ce pont n’était pas seulement un endroit fameux dans l’histoire ; c’était surtout la porte du salut pour Alan et moi.

La lune n’était pas encore levée quand nous y arrivâmes.

Quelques lumières brillaient sur la façade de la forteresse.

Plus bas, on voyait quelques fenêtres éclairées dans les maisons de la ville, mais il régnait un grand silence, et on eût dit qu’il n’y avait pas de garde sur le pont.

J’étais d’avis de nous y engager, mais Alan fut plus défiant.