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— C’est ce que je pensais, dit Alan.

J’étais à moitié levé.

Duncan était resté à côté de ces deux coqs de combat, tout prêt à intervenir à la moindre occasion.

Mais quand ce mot fut prononcé, c’était le moment ou jamais.

Duncan, qui avait visiblement pâli, se jeta entre eux.

— Gentilshommes, dit-il, je suis d’un tout autre avis.

Voici mes cornemuses, et vous êtes l’un et l’autre des gentlemen d’une réputation reconnue sur cet instrument. Et il y a longtemps qu’on se dispute lequel de vous deux est le plus habile.

Voici une belle occasion pour trancher la question.

— Oui, monsieur, dit Alan, s’adressant à Robin, qu’il n’avait cessé de regarder, de même que l’autre n’avait pas détourné son regard de lui, eh bien, monsieur, je crois en effet avoir entendu dire quelque chose d’analogue.

Avez-vous de la musique dans le corps, comme on dit ? Êtes-vous capable de tenir une cornemuse ?

— Je m’en sers aussi bien qu’un Mac Rimmon, s’écria Robin.

— Voilà un langage bien hardi, fit Alan.

— J’ai prouvé des affirmations plus hardies que cela, avant ce jour, répliqua Robin, et cela contre des adversaires qui valaient mieux.

— Il est facile de s’en assurer, dit Alan.

Duncan Dhu se hâta d’apporter une paire de cornemuses, qui constituait le plus clair de sa fortune, et d’installer ses hôtes devant un gigot et une bouteille de ce liquide qu’on nomme le nectar d’Athole.

C’est un composé de vieux whisky, de miel passé au filtre et de crème sucrée mêlés, lentement battus en-