Page:Stevenson - Enlevé !.djvu/335

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Oh ! Alan, dis-je, moi qui ai bien douze pouces de plus que vous ?

— Il s’en faut de quelque peu, s’écria Alan en sursautant. Vous pouvez avoir une supériorité, une petite affaire d’un pouce ou deux. Je ne veux pas prétendre que je suis ce que vous appelleriez un homme de haute taille, et j’ose dire (et ici sa voix prit une expression aiguë qui avait quelque chose de risible), mais quand j’y pense, je finis par trouver que vous devez avoir raison. Oui, cela doit faire un pied ou environ, peut-être même davantage.

C’était charmant et risible de voir la peine que se donnait Alan pour rattraper ses paroles, et ne pas faire surgir une nouvelle querelle.

J’en aurais ri, si mon point de côté ne m’avait pas fait sentir sa cruelle piqûre.

Mais, si j’avais ri, je crois que j’aurais aussi pleuré.

— Alan, m’écriai-je, qui est-ce qui vous rend aussi bon pour moi ? Qui est-ce qui vous intéresse en un garçon aussi peu reconnaissant ?

— Par ma foi, je n’en sais rien, dit Alan. Justement, je pensais à ce qui m’avait plu en vous, c’était que vous ne cherchiez jamais de querelles, et maintenant, je vous aime encore davantage.


CHAPITRE XXV

DANS BALQUIDDER


Alan frappa à la porte de la première maison que nous rencontrâmes, ce qui était assez téméraire dans un pays comme les collines de Balquidder.