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Il objecta qu’en allant vers l’Est, nous arriverions bientôt chez les Stewarts d’Athole, qui étaient de son nom et de son clan, bien qu’ils eussent un chef différent, sans compter que la route serait plus commode et plus courte pour nous conduire où nous devions aller.

Mais le valet, qui était le principal des espions de Cluny, répliqua par toute sorte de raisons irréfutables. Il donna le détail des troupes qui occupaient chaque district, et il ajouta (du moins autant que je pus le comprendre) que nulle part nous ne serions moins inquiétés que sur le territoire des Campbells.

Alan céda enfin, mais à contre-cœur.

— C’est, dit-il, une des contrées les plus dangereuses de l’Écosse, je ne sache pas qu’on y trouve autre chose que de la bruyère, des corbeaux et des Campbells.

Mais je vois que vous ne manquez pas de pénétration.

Nous ferons donc comme il vous plaît.

On suivit donc cet itinéraire.

Pendant plus de trois nuits, nous voyageâmes sur les sommets fantastiques des montagnes et à travers les sources de torrents sauvages.

Souvent nous étions enveloppés par le brouillard, presque continuellement battus par le vent ; trempés par la pluie, et jamais le soleil ne vint nous encourager de ses rayons.

Pendant le jour, nous restions étendus et nous dormions sur la bruyère mouillée.

Nous passions la nuit à grimper des collines ou à contourner des rocs en risquant de nous casser le cou.

Souvent nous nous perdions. Parfois nous étions entourés d’un brouillard si épais que nous devions attendre dans l’immobilité qu’il se dissipât.

Il ne fallait pas songer à faire du feu.