pendus au mur, et des voix, et du feu, et de moi-même.
Le valet barbier, qui était aussi un médecin, fut mandé pour me traiter ; mais comme il s’exprimait en gaélique, je ne compris pas un mot à son opinion, et j’étais trop faible pour demander même qu’on me la traduisît.
Je savais du reste que j’étais malade, et c’était la seule chose qui m’intéressât.
Je fis fort peu d’attention aux choses tant que je fus dans cet état piteux.
Mais Alan et Cluny passaient presque tout le temps à jouer aux cartes, et je suis sûr qu’Alan gagna d’abord.
Je me rappelle que je m’assis dans mon lit, que je les regardai attentivement, et que je vis briller sur la table une pile de guinées, il y en avait cinquante ou soixante.
Il était assez singulier de trouver une telle somme dans un nid ainsi perché en haut d’un rocher presque à pic, et fabriqué avec des troncs d’arbres tout vivants.
Et même alors il me sembla que c’était une forte partie que jouait Alan, lui qui n’avait pour tout cheval de bataille qu’une bourse verte et environ cinq livres.
Le second jour, la chance me parut tourner.
Vers midi, on me réveilla comme à l’ordinaire pour le dîner, et comme à l’ordinaire je ne voulus pas manger ; l’on me fit prendre une gorgée d’eau-de-vie avec une infusion amère que le barbier avait prescrite.
Le soleil brillait à la porte ouverte de la Cage : cette lumière m’éblouissait et me tourmentait.
Cluny était à table et mordillait le paquet de cartes.
Alan s’était penché sur le lit, et sa figure était tout