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du moment. Couchés sous les bois d’oliviers, assis dans une barque, respirant les brises chargées des aromes de fleurs et des senteurs des pins maritimes du cap Martin, ils lisaient Woodstock en causant de mille sujets. Puis, un jour, ce fut la visite de M. Andrew Lang, un ami de Colvin, qui devait devenir celui de Stevenson par la suite et qui n’est pas étranger à l’enfantement de Catriona. Voici sous quels traits Stevenson apparut à ce dernier : « un homme de 22 ans, le visage imberbe, l’air d’autant plus demoiselle qu’il portait les cheveux longs, atteint de consomption ». Malgré ce fâcheux diagnostic, quand M. Colvin repartit, Stevenson se sentait en convalescence, pas fort encore, très paresseux, « comme il convient à un vieillard de 80 ans, — ce qui est mon âge », écrivait-il avec humour. Il passa le reste de la saison avec des Russes de Géorgie et des Américains qui l’enchantèrent, surtout Nélitscha, une petite Russe polyglotte, qui faisait ses délices. À la fin d’avril, il renonça aux charmes de Menton. Il gagna Paris où son cousin Mowbray le pilota à travers les ateliers. Puis il réintégra le foyer domestique tour à tour à Édimbourg et à Swanston. Il y jouit relativement de plus de liberté que par le passé : Thomas Stevenson, qui avait largement subvenu à ses frais de séjour à Menton, ne pouvait persister dans ses principes de parcimonie passée. Il lui assigna une pension mensuelle de 7 livres. C’était lui permettre désormais une certaine indépendance d’allures, des voyages à