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hauteur, et marchant, à ce qu’il me semblait, au-dessus des nuages, Alan s’orientait.

Sans doute il fut satisfait de son examen, et il devait être sûr que nous étions assez loin pour que nos ennemis ne pussent nous entendre, car pendant tout le reste de notre trajet nocturne, il en charma la monotonie en sifflant des airs variés, tantôt guerriers, tantôt plaintifs, ou des airs très animés qui accéléraient le pas, ou des airs de mon propre pays, le Sud, qui me faisaient désirer vivement de revenir dans ce pays, et d’en finir avec ces aventures.

Et tout cela, sur ces vastes montagnes sombres et désertes, nous tint compagnie durant la route.


CHAPITRE XXI

LA FUITE À TRAVERS LA LANDE : LA BRÈCHE
DE CORRYNAKIEGH


Si tôt que paraisse le jour, au commencement de juillet, il faisait encore sombre quand nous arrivâmes à notre destination, qui était une brèche au flanc d’une grande montagne, brèche parcourue par un filet d’eau courante, et qui, sur un de ses côtés, se creusait en caverne dans un rocher.

Il y croissait des bouleaux qui formaient un joli petit bois, auquel succédait plus loin une forêt de pins.

Le ruisseau abondait en truites, le bois en pigeons ramiers. Sur la pente découverte de la montagne, les