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rocher exposé à l’est, c’est-à-dire du côté où nous n’avions pas à craindre les soldats.

— Une mort en vaut une autre ! dit Alan, en glissant par-dessus le bord du rocher et se laissant aller sur le sol dans l’ombre.

Je le suivis aussitôt, et je tombai de tout mon long, à cause de la faiblesse et du vertige que m’avait causés une si longue exposition au soleil.

Nous restâmes là étendus pendant une heure ou deux, perclus de douleurs aiguës, faibles, inertes et parfaitement visibles pour tout soldat qui aurait eu l’idée de flâner par là.

Pourtant il n’en vint aucun.

Tous passaient de l’autre côté, de sorte que même dans cette nouvelle position, notre rocher nous servit de cachette.

Bientôt nous reprîmes quelques forces, et comme les soldats s’étaient portés plus près de la rivière, Alan parla de se remettre en route.

À ce moment-là, je ne redoutais qu’une chose au monde, c’était qu’il ne fallût remonter sur le rocher ; je préférais n’importe quoi.

Nous nous remîmes donc en ordre de marche, et nous commençâmes à nous glisser d’un roc à l’autre, tantôt en rampant à plat ventre, tantôt en courant de toute notre vitesse.

Les soldats, après avoir fouillé ce côté de la vallée, par acquit de conscience, et sous l’effet de la somnolence que causait la lourde chaleur de l’après-midi, s’étaient beaucoup relâchés de leur vigilance, et montaient la garde à moitié endormis, ou se bornaient à inspecter de l’œil les bords de la rivière, de sorte que dans cette direction, en la descendant, et en même