fuir avec lui, et tous s’occupaient de mon équipement.
Ils donnèrent à chacun de nous une épée et des pistolets, bien que j’eusse fait connaître mon peu d’adresse à me servir de la première arme.
En outre, on nous pourvut de quelques munitions, d’un paquet de biscuits, d’une poêle en fer et d’une bouteille de véritable eau-de-vie de France et nous étions prêts à tenir la bruyère.
Sans doute l’argent manquait.
Il me restait environ deux guinées. Le contenu de la ceinture d’Alan ayant été expédié par une autre voie, le fidèle messager n’avait plus que quatorze pence pour toute fortune.
Quant à James, il paraît qu’il s’était tant mis en frais pour ses voyages à Édimbourg, pour ses dépenses judiciaires au sujet des fermiers, qu’il ne put arriver à réunir plus de trois livres cinq pence et demi, et presque tout en monnaie de cuivre.
— Cela ne suffira pas, dit Alan.
— Il faudra trouver un coin sûr tout près d’ici, répondit James, et m’envoyer un mot d’avertissement. Vous voyez, Alan, il vous faudra mener rondement cette affaire pour vous en tirer. Vous ne devez pas perdre votre temps à séjourner par ici pour une ou deux guinées. Vous pouvez être sûr qu’on finira par éventer votre présence par ici, et d’après ce que j’ai vu, on fera porter sur vous la responsabilité de l’accident d’aujourd’hui. Si cela retombe sur vous, cela retombera aussi sur moi, qui suis votre plus proche parent, et qui vous ai logé pendant que vous étiez dans le pays. Et si cela retombe sur moi…
Sur ces mots, il s’arrêta, se tordit les doigts et pâlit.