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— Oui, dit Alan, ma foi, je ne serais pas fâché de leur dire un mot moi-même. À moins qu’il n’y ait personne qui comprenne l’anglais dans cette ville, j’en aurai de belles à leur conter. Quinze loups de mer d’un côté, contre un homme et un garçon à peine formé ! Oh ! mon cher, c’est pitoyable.

Hoseason devint cramoisi.

— Non, reprit Alan, cela ne prend pas. Vous allez me débarquer, juste comme nous en étions convenus.

— Oui, dit Hoseason, mais mon premier maître est mort, vous savez parfaitement de quelle manière. De ceux qui restent, il n’y en a aucun qui connaisse cette côte, et elle est des plus dangereuses pour les navires.

— Je vous laisse le choix, dit Alan. Débarquez-moi sur la terre ferme à Appin, à Ardgour, ou en Morven, ou Arisaig, ou Morar, en un mot où il vous plaira, dans un rayon de trente milles autour de mon pays, excepté dans le territoire des Campbells. Voilà qui vous laisse le champ libre. Si vous manquez cette cible, vous ne devez pas être plus malin en navigation que vous ne l’êtes en matière de combat à ce que j’ai vu. Comment ! les pauvres diables de mon pays passent par tous les temps d’une île à l’autre sur de méchants sabots, et la nuit encore, ce qui est bien plus fort.

— Un bateau de pêche n’est pas un navire, monsieur, répliqua le capitaine. Il n’a pas de tirant d’eau.

— Bon, allons à Glasgow, puisque vous le voulez, dit Alan. Rira bien qui rira le dernier.

— Je n’ai pas l’esprit tourné à rire, répondit le capitaine. Mais tout cela coûtera de l’argent.

— Et, monsieur, dit Alan, je ne suis pas une girouette : trente guinées si vous me débarquez sur le