Ensuite il me dit :
— Écoutez, David, savez-vous où sont les pistolets ?
— Oui, oui, dit Hoseason, David le sait, David est un bon garçon. Vous voyez, mon brave David, ce sauvage Highlander de là-bas est un danger pour le navire, sans compter que c’est un ennemi fieffé du roi George, que Dieu bénisse.
On ne m’avait jamais tant donné du « David, mon brave » depuis que j’étais monté à bord, mais je répondis oui, comme si je trouvais tout à fait naturel ce qu’on me demandait.
— Ce qu’il y a d’ennuyeux, reprit le capitaine, c’est que toutes nos armes à feu, grandes ou petites, sont dans la dunette, sous le nez de cet homme, la poudre aussi. Or, si j’y vais, moi ou un des officiers, pour les enlever, cela lui donnera à réfléchir, mais un jeune garçon comme vous, David, peut subtiliser une corne à poudre et un pistolet ou deux sans attirer l’attention. Et si vous réussissez à le faire adroitement, je crois sérieusement qu’il sera bon pour vous d’avoir des amis, et surtout quand nous arriverons dans les Carolines.
M. Riach lui dit quelques mots à voix basse.
— C’est très juste, fit le capitaine, qui se retourna vers moi en me disant. Puis vous savez, David, cet homme a une ceinture pleine d’or, et je vous donne ma parole que vous pourrez y mettre un doigt ou deux.
Je lui répondis que j’allais faire comme il désirait, quoique vraiment l’haleine me manquât presque pour lui parler.
Alors il me donna la clef de l’armoire à l’eau-de-vie, et je retournai d’un pas lent à la dunette.
Que devais-je faire ?