Page:Stevenson - Enlevé !.djvu/121

Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Je ne veux pas disconvenir que j’ai eu des désagréments avec votre agent, M. Rankeillor, et que si l’on ne se hâte pas d’y remédier, vous pouvez vous attendre à de grosses pertes prochainement.

« J’ai tiré un billet sur vous, comme vous le verrez en marge, et suis, Monsieur,

« Votre très humble et obéissant serviteur,
« Elias Hoseason ».


— Vous voyez, David, reprit mon oncle, dès qu’il eut vu que j’avais fini de lire, je suis associé avec ce M. Hoseason, qui est capitaine d’un brick de commerce, le Covenant, de Dysart. Maintenant, si vous voulez m’accompagner avec ce mousse, je pourrais voir le capitaine à Hawes ou même à bord du Covenant, s’il y avait des papiers à signer ; de sorte que, loin de perdre du temps, nous pourrions nous arranger avec l’homme de loi, M. Rankeillor. Après ce qui est arrivé et ce qui s’est passé, vous ne seriez guère disposé à me croire, sur ma seule parole, mais vous croirez Rankeillor. Il est le fondé de pouvoir d’une moitié de la noblesse du pays. C’est un homme âgé, qui jouit d’une grande considération et de plus il connaissait votre père.

Je restai un instant immobile, à réfléchir.

Il me faudrait aller dans quelque endroit d’embarquement, qui devait être populeux, et où mon oncle n’oserait commettre aucune violence, et d’ailleurs la société du mousse était à elle seule une protection suffisante.

Une fois là, je me dis que je pourrais le forcer à se rendre chez l’homme de loi, alors même que mon oncle eût été de mauvaise foi en me le proposant maintenant.