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populaire, en pays de langue anglaise, que R.-L. Stevenson (1850-1894). L’Île au trésor, le Maître de Ballantrae, le Docteur Jekyl, Saint-Yves, le Voyage avec un âne à travers les Cévennes, ont eu de nombreuses éditions des deux côtés de l’Atlantique. Et cette vogue s’explique autant par son style alerte et imagé, ses dialogues pleins d’humour et le talent de ses descriptions, que par le caractère dramatique de beaucoup de ses pages. Bien plus, Stevenson a d’autres titres à notre attention, il a beaucoup aimé la France et lui a donné des témoignages éclatants de sa sympathie après l’Année terrible. De la France, il aimait les paysages tour à tour gracieux et grandioses, le climat tempéré et ensoleillé ; il en goûtait la littérature depuis Charles d’Orléans jusqu’à Victor Hugo ; enfin et surtout, il a aimé notre peuple à cause de sa bonhomie, de sa franche cordialité et de sa bonne humeur inaltérable, dans l’heureuse comme la mauvaise fortune, et il a incarné ces qualités dans le héros d’un de ses romans, Saint-Yves[1].

Mais c’est dans la création des types écossais qu’excelle R.-L. Stevenson ; nul écrivain, depuis son illustre devancier, n’a su donner plus de vie à ses personnages, ni les dépeindre avec plus de couleur locale. Alan Breck, c’est le type du Highlander brave et généreux, dépensier, querelleur, toujours prêt à tirer l’épée pour la moindre offense ; David Bal-

  1. Voir la traduction de ce roman par Th. de Wyzewa, Paris, 1905, Hachette et Cie.