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strict de vous avertir : ce sont là des eaux profondes, monsieur David, et vous n’êtes qu’un tout jeune homme. Soyez prudent et regardez-y à deux fois.

— J’y ai déjà pensé souvent, monsieur Balfour, et je tiens à appeler votre attention sur la lettre de Rankeillor, car, je l’espère, il y a consigné son approbation.

— C’est bien, c’est bien, dit-il, je ferai ce que je pourrai pour vous. » Alors, il prit une plume et de l’encre, réfléchit un moment et commença à écrire avec lenteur, puis il leva la tête.

« Je dois comprendre, demanda-t-il, que Rankeillor approuve ce que vous comptez faire ?

— Après quelque réflexion, il m’a commandé, Monsieur, d’aller de l’avant au nom de Dieu.

— C’est le meilleur mobile qui puisse nous faire agir », répondit-il simplement, et il se remit à écrire. Puis il signa, relut ce qu’il avait écrit et reprit :

« Voici donc, monsieur David, une lettre d’introduction que je vais marquer de mon cachet et remettre ouverte entre vos mains comme il est d’usage en pareil cas. Mais, puisque je suis dans l’ignorance de l’affaire, je vais vous la lire, afin que vous puissiez juger si elle remplit votre but.

« Pilrig, le 26 août 1751.
« Milord,

« La présente servira d’introductrice auprès de vous à mon cousin David Balfour, esq., de Sharos, jeune gentilhomme de bonne souche et de solide fortune. Il a reçu une pieuse éducation et ses principes politiques sont tout ce que peut désirer Votre Excellence. Sans être dans les confidences de M. Balfour, je sais qu’il a quelque chose à déclarer touchant le service de Sa Majesté et l’administration de la justice, sujets pour lesquels le zèle de Votre Excellence est connu. Je dois ajouter que