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vous voulez bien en croire ma parole) que j’ai été élevé dans le respect de l’Église et du roi Georges.

— Ni l’une ni l’autre ne songera à vous inquiéter, monsieur Balfour.

— Puis vous pourrez dire, repris-je, que je demande à voir l’avocat général pour l’entretenir d’une affaire importante qui concerne le service de Sa Majesté et l’administration de la justice.

— Si je ne dois pas connaître la question, je ne prendrai pas sur moi de la qualifier. Une affaire d’une certaine importance fera aussi bien que de grande importance. Pour le reste, je pourrai m’exprimer à peu près comme vous le dites.

— Et puis, monsieur, dis-je, en passant la main sur mon cou, je serais bien désireux que vous glissiez un petit mot pour ma sauvegarde.

— Sauvegarde ! s’écria-t-il, pour votre sauvegarde ? Voilà un mot qui me déconcerte ; si l’affaire est aussi dangereuse que cela, j’avoue que j’hésite à m’en occuper en aveugle.

— Je crois que je pourrais en deux mots vous dire le gros de l’affaire, répondis-je.

— Ce serait certainement ce que vous feriez de mieux, fit-il.

— Eh bien, il s’agit du meurtre d’Appin. »

Il joignit les mains avec une exclamation ! À voir l’expression de sa figure, je crus que j’avais déjà perdu mon protecteur.

« Laissez-moi vous expliquer,… commençai-je.

— Je vous suis bien obligé : je n’en veux rien entendre, s’écria-t-il, je refuse formellement d’en entendre davantage. Pour votre famille, pour Rankeillor, et peut-être aussi un peu pour vous-même, je ferai ce qui dépend de moi pour vous aider, mais je ne veux rien entendre de plus sur l’affaire en question. Puis il est de mon devoir