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CHAPITRE III

JE VAIS À PILRIG


Le jour suivant, je ne fus pas plutôt éveillé dans mon nouveau logis, que je me hâtai de me lever et d’endosser mes habits neufs. Après déjeuner, je partis à l’aventure afin de poursuivre la tâche que je m’étais donnée. J’avais lieu d’espérer qu’Alan serait secouru, mais l’affaire de James était autrement difficile, et je ne me dissimulais pas qu’elle pouvait me coûter cher ; ainsi que me l’avaient prédit tous ceux à qui j’en avais parlé. Mes réflexions étaient sombres ; il me semblait que je n’étais arrivé au sommet de la montagne que pour être précipité de plus haut, que je n’avais réussi après tant et de si dures épreuves à être riche, considéré, à porter des habits de ville et une épée au côté, que pour aboutir à un suicide, et à un suicide de la pire espèce : me faire pendre aux frais du roi !

Et tout cela pourquoi ? me demandais-je, tout en marchant le long de la Grand’Rue, vers le Nord, dans la direction du Leith Wynd.

Je me répondis d’abord que c’était pour sauver James Stewart, et, certainement, le souvenir de son malheur, les pleurs de sa femme et un mot ou deux que j’avais laissé échapper en cette occasion, agissaient sur moi