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— C’est ce que nous verrons ; je suis têtu quand je m’y mets.

— Que vous êtes naïf ! C’est James qu’il leur faut ! C’est James qu’ils veulent pendre ! Alan aussi, bien sûr, s’ils peuvent l’attraper, mais James, en tout cas ! Allez trouver l’avocat général, parlez-lui comme vous le dites et vous verrez qu’il aura vite trouvé une manière de vous museler !

— J’ai une meilleure opinion de ce magistrat, répondis-je.

— Au diable votre magistrat ! s’écria-t-il, c’est l’homme de Campbell ! Vous allez avoir la meute entière à vos trousses et il en sera de même pour l’avocat général, pauvre homme ! Il est incroyable qu’on puisse être aveugle à ce point ! S’il n’y a pas moyen d’arrêter votre langue, il y aura un niais de plus qui aura la corde au cou. Ils peuvent vous envoyer en prison, ne le savez-vous pas ? s’écria-t-il en me poussant du doigt comme pour appuyer sa pensée d’un geste suggestif.

— Je le sais, dis-je, pas plus tard que ce matin, un autre homme de loi m’a dit la même chose.

— Qui était-ce ? Il avait du bon sens, au moins ! »

Je répondis que je ne pouvais le nommer, car c’était un whig pacifique qui n’avait pas la moindre envie d’être mêlé à ces affaires.

« Je pense que, bientôt, tout le monde y sera mêlé, s’écria Stewart, mais qu’allez-vous faire ? »

Je lui racontai ce qui s’était passé devant la maison de Sharos entre Rankeillor et moi.

« Fort bien ! Vous serez pendu ! Vous serez pendu à côté de James ! Voilà mon horoscope.

— J’espère que non, mais je sais bien que j’en cours le risque.

— Le risque ! cria-t-il ;… mais il s’arrêta tout à coup. J’ai à vous remercier, dit-il plus doucement, pour votre