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CONCLUSION


Dès que nous fûmes en sûreté sous les murs de Dunkerque, nous tînmes conseil sur notre situation. Nous venions d’enlever une fille à son père et la loi était contre nous ; il s’agissait d’éviter la prison dans le cas où il plairait à James More de nous dénoncer. Il est vrai que nous avions entre les mains la lettre du capitaine Palliser, mais pas plus Catriona que moi n’aurions aimé à la produire en public. Tout compte fait, il était prudent d’aller à Paris remettre la jeune fille à la garde de son oncle Mac Gregor de Bohaldie, qui ne demanderait pas mieux que de lui donner asile et qui, d’autre part, ne serait pas désireux de déshonorer James. Le voyage fut long ; Catriona n’était plus habituée à monter à cheval et n’avait jamais essayé depuis 1745. Nous arrivâmes à Paris un samedi matin, nous cherchâmes aussitôt le domicile de Bohaldie, que nous découvrîmes facilement avec l’aide d’Alan.

Il était bien logé et vivait avec aisance, car il jouissait d’une pension sur les fonds écossais, outre ses ressources personnelles. Il reçut très bien Catriona et la traita en parente, mais sans manifester autre chose que de la politesse et en demeurant assez réservé.

Nous lui demandâmes des nouvelles de son cousin.