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maintenant ou jamais, car, M. Balfour et moi, nous songeons au départ. »

Je lus une certaine surprise dans les yeux de James.

« Je n’ai qu’un mot pour vous retenir, dit-il aussitôt, et ce mot c’est le nom de mon affaire.

— Dites-le alors ! eh, David, qu’en pensez-vous ?

— Il s’agit d’une fortune, continua James.

— Vraiment ?

— Oui, monsieur ; il s’agit du trésor de Cluny.

— Pas possible ! et vous savez où il est ?

— Je le sais, monsieur Stewart, et je puis vous y mener.

— Cela est un comble ! et je suis heureux d’être venu à Dunkerque ! Ainsi donc, voilà votre affaire ?

— Parfaitement, monsieur.

— Bien, bien…, et d’un air bon enfant, il ajouta : elle n’a pas de rapport avec le Seahorse, alors ?

— Comment ? fit James.

— Ou avec l’individu que j’ai envoyé rouler à vingt pas derrière le moulin ? poursuivit Alan. Assez de mensonges, mon ami ! J’ai là dans ma poche la lettre de Palliser. Vous êtes pris cette fois, James More, vous ne pouvez plus regarder en face un gentilhomme.

— Est-ce à moi que vous parlez ainsi, bâtard ? rugit-il.

— À vous, vil animal ! » s’écria Alan en lui donnant un coup de poing en pleine figure. Aussitôt, leurs épées se croisèrent.

Je vis James parer un coup de si près que je le crus mort, et je me précipitai pour les séparer.

« Allez-vous-en ! me cria Alan, êtes-vous fou ? Tant pis pour vous, alors. »

J’abattis deux fois leurs épées, je fus bloqué contre la muraille, je revins au milieu d’eux. Ils ne prenaient pas garde à moi, se battant avec furie. Je ne saurai jamais