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ou bien l’êtes-vous ? Qu’est-ce qui peut vous amener chez l’avocat général ?

— Simplement le désir de me disculper devant la Justice et de lui déclarer l’innocence de James et d’Alan.

— Monsieur Balfour ! s’écria-t-il, vous moquez-vous de moi ?

— Non, monsieur, fis-je avec calme, quoique vous-même ayez pris quelque liberté de ce genre avec moi ; mais je vous prie bien de comprendre une fois pour toutes que je ne suis pas d’humeur à plaisanter.

— Ni moi, dit Stewart, et je vous prie de bien comprendre (puisque c’est votre façon de parler) que votre manière d’agir me plaît de moins en moins. Vous venez ici me faire toutes sortes de propositions qui m’obligeront à des actes imprudents et pouvant me compromettre, et ensuite vous me dites que vous allez tout droit, en sortant de mon bureau, faire votre paix avec l’avocat général ! Le bouton d’Alan et les quatre quartiers d’Alan lui-même ne me feront pas faire un pas de plus !

— Je vais vous parler avec plus de calme, repris-je, et j’espère qu’à nous deux, nous arriverons à nous entendre ; moi, je ne vois pas d’autre moyen que d’aller me déclarer moi-même et apporter mon témoignage, mais peut-être en verrez-vous un autre ? S’il en est ainsi, je conviens que vous me rendriez un fier service, car je pense que mon commerce avec Son Altesse ne sera pas très profitable à ma santé. Ce qu’il y a de sûr, c’est que je dois déclarer ce que je sais, car cela peut sauver la réputation d’Alan, déjà si compromise, et le cou de James, ce qui est le plus pressé. »

Il garda le silence une seconde et puis :

« On ne vous laissera jamais rendre ce témoignage, dit-il.