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landes, enfin, je lui fis le récit de ma fortune recouvrée.

« Maintenant, monsieur, continuai-je, vous voilà au courant de tout ce qui s’est passé et vous pouvez juger vous-même comment je me trouve mêlé aux affaires de vos parents et amis (affaires que, je l’avoue, dans notre intérêt à tous, je voudrais savoir moins compliquées et moins tragiques). Vous pouvez maintenant vous rendre compte qu’il y a dans tout cela des détails qui ne peuvent être livrés à n’importe quel homme d’affaires ; il ne me reste donc plus qu’à vous demander si vous voulez vous en charger ?

— Inutile de dire que je n’en ai pas la moindre envie, mais vous me présentez le bouton d’Alan et je n’ai guère le choix. Voyons, quelles sont vos instructions ? ajouta-t-il en reprenant sa plume.

— La première est de faciliter le départ d’Alan, je n’ai pas à le répéter.

— Je n’ai garde de l’oublier, en effet, répliqua-t-il.

— La seconde chose est de faire parvenir à Cluny la petite somme que je lui dois[1] ; il me serait difficile d’en trouver le moyen, mais, pour vous, je suppose que ce ne sera pas embarrassant. C’est deux livres cinq shillings que je lui dois. »

Il le nota.

« Puis, repris-je, il y a un M. Henderland, un prédicant licencié et missionnaire à Ardgour, à qui je voudrais envoyer un peu de tabac ; ayant des relations avec vos amis d’Appin, ce sera une bagatelle pour vous.

— Combien de tabac ?

— Je pensais deux livres.

— Deux livres, répéta-t-il en écrivant.

— Enfin, il y a la fille Alison Hastie, à Limekilns, celle qui nous fit traverser la Forth : je voudrais lui donner

  1. Voir les Aventures de David Balfour.