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Je ne sus comment répondre, et je restai silencieux.

Un travail parut se faire dans son esprit après cette exclamation, puis elle éclata.

« Que signifie tout cela, mon Dieu ? pourquoi toute cette honte retombe-t-elle sur moi ? Comment avez-vous pu agir ainsi, David Balfour ?

— Que pouvais-je faire, ma chère Catriona ; avais-je le choix ?

— Je vous défends de m’appeler ainsi !

— Je ne pèse pas mes mots, je souffre pour vous, Miss Drummond : soyez sûre que je donnerais tout au monde pour vous rendre heureuse. Mais il y a une chose dont il faut nous occuper maintenant, c’est de calmer votre père ; nous ne serons pas trop de deux pour cela, et pour obtenir que tout se termine bien…

— Ah ! dit-elle (et le rouge lui monta aux joues), voulait-il se battre avec vous ?

— Il en a parlé. »

Elle éclata de rire.

« Alors, c’est complet ! s’écria-t-elle, mon père et moi, nous formons une jolie paire, j’en conviens ; mais je remercie Dieu qu’il y ait quelqu’un de pire que nous. Je remercie Dieu qui m’a permis de vous connaître ! Vous ne trouveriez pas une femme qui ne vous méprise. »

J’avais tout supporté jusque-là, mais cela était trop pour ma patience.

« Vous n’avez pas le droit de me parler ainsi ! répliquai-je. Qu’ai-je fait, sinon vous aider et vous servir en tout ! et voilà ma récompense ! C’en est trop. »

Elle continua à me braver du regard et, enfin, acheva sa pensée.

« Lâche ! » dit-elle.

« Le mot rentrera dans votre gorge ou dans celle de