homme calme et réfléchi ; plus d’un père, monsieur, vous aurait déjà mené à l’autel ou au combat… Par égard pour vous…
— Monsieur Drummond, vous devriez modérer votre voix, il n’est pas d’usage de provoquer en duel un gentleman qui vous offre sa modeste hospitalité et qui ne vous a pas offensé.
— Vous avez raison, fit-il en changeant de ton, excusez l’anxiété d’un père…
— Je dois donc comprendre, repris-je, que vous m’encouragez dans le cas où je voudrais demander la main de votre fille ?… j’aime mieux ne rien dire de l’autre alternative, qu’il est peut-être dommage que vous ayez articulée.
— Il est impossible de mieux exprimer mes sentiments, je vois que nous allons nous entendre.
— C’est encore à voir. Je ne dois pas vous cacher que j’éprouve pour Catriona la plus tendre des affections, et mon seul désir, mon seul rêve, serait d’obtenir sa main.
— J’en étais sûr, je comptais sur vous, David, dit-il en me tendant la main. »
Je la repoussai doucement.
« Vous allez trop vite, monsieur Drummond, il y a des conditions à fixer ; je vous ai dit que, de mon côté, je n’ai pas d’objection à ce mariage, mais je crains qu’il n’en soit pas de même de Catriona.
— Cela dépasse les bornes. Je m’engage pour elle.
— Vous oubliez, monsieur Drummond, que, si, pour ma part, j’ai supporté de vous quelques expressions un peu dures, je ne serai pas si patient s’il s’agit de votre fille ; je dois ici parler pour nous deux, et je vous avertis que je ne voudrais ni me laisser imposer une femme, ni épouser une jeune fille malgré elle. »
Il me regarda avec une colère contenue.
« Ainsi donc, voici comment j’entends les choses