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XXVII

LE DUO


Quelques jours après notre triste explication, je reçus trois lettres ; et ce fut à mon premier domicile que je les trouvai en arrivant pour dîner.

L’une était d’Alan, qui m’annonçait sa visite à Leyde. Les deux autres venaient d’Écosse et avaient trait à la même affaire : la mort de mon oncle et mon accession à son héritage. Celle signée Rankeillor était d’un bout à l’autre une lettre d’affaires ; l’autre émanait de miss Grant ; toujours plus spirituelle que sérieuse, elle me reprochait mon silence, puis elle me plaisantait sur Catriona, ce qui me parut bien dur à lire en sa présence.

Le hasard fit arriver ces trois lettres en même temps et ce fut une bonne diversion pour nous trois, car alors, personne n’aurait pu deviner les tristes conséquences qui s’ensuivirent. Les événements que j’aurais pu éviter en tenant ma langue ce jour-là, étaient sans doute écrits et prévus avant l’arrivée d’Agricola en Écosse, ou le départ d’Abraham pour ses pérégrinations !

J’ouvris d’abord la lettre d’Alan, et quand j’annonçai sa visite, je remarquai que James More avait tressailli et avait pris un air attentif.