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XXIV

HISTOIRE D’UN EXEMPLAIRE D’HEINECCIUS


L’appartement que ce jeune homme nous indiqua était au premier étage d’une maison adossée au canal. Nous avions deux chambres, la seconde ouvrait sur la première. Chacune avait une cheminée bâtie sur le plancher, à la mode hollandaise. Elles donnaient sur la même façade, de sorte que nous avions la même vue des fenêtres. Un arbre planté dans la petite cour en dessous, un bout du canal, des maisons et le clocher d’une église, tel était le spectacle que nous avions sous les yeux. Les cloches nous faisaient une délicieuse musique ; le moindre rayon de soleil pénétrait dans nos chambres et l’on nous envoyait de bons repas d’une auberge voisine.

Le premier soir, nous étions tous les deux si fatigués que nous ne causâmes guère, et Catriona se retira dès qu’elle eut soupé. Mon premier soin, le lendemain matin, fut d’écrire à Sprott d’envoyer la malle de Catriona, puis j’écrivis aussi à Alan à l’adresse qu’il m’avait donnée. Le tout fut expédié et le déjeuner apporté avant qu’elle sortît de sa chambre.

Je fus un peu désappointé en la voyant entrer dans son costume de la veille, avec la boue du chemin encore sur ses bas. Je m’étais informé et je savais que ses