confié au fidèle Doig et j’espère que vous reconnaîtrez que je puis être diplomate quand il me plaît. Le même fidèle gaillard va vous apporter ma lettre avec celles des « sages », ainsi vous aurez ensemble Tom Kool et Salomon. À propos de gaillards, racontez tout cela à David Balfour. Je voudrais voir sa figure quand il se représentera une demoiselle à longues jambes dans un tel attirail ! — Votre fille affectueuse et sa fidèle amie. » Voilà la signature de mon lutin.
« Vous voyez, monsieur David, que je vous dis la vérité, et que mes filles ont pour vous une véritable amitié.
— Le « gaillard » leur en est très obligé, répondis-je.
— N’est-ce pas là une jolie aventure ? continua-t-il, et cette fille des Montagnes n’est-elle pas une sorte d’héroïne ?
— Je sais qu’elle a un grand cœur, et je gage qu’elle n’a rien deviné ; mais, pardon ! je m’aventure sur le terrain défendu.
— Je suis de votre avis, je le garantis pour elle, dit-il avec franchise ; je jurerais qu’elle croyait être amenée tout droit devant le roi Georges pour répondre de son entreprise. »
Le souvenir de Catriona et la pensée de sa captivité me secouèrent étrangement, Prestongrange lui-même l’admirait et ne pouvait s’empêcher de sourire en songeant à elle.
Quant à miss Grant, malgré son habitude de plaisanter, elle ne dissimulait pas son enthousiasme. Je me sentis plus de chaleur au cœur.
« Je ne suis pas la fille de Votre Excellence, commençai-je…
— Je le sais ! répondit-il en souriant.
— Je parle comme un sot, repris-je, ou, du moins, je m’exprime mal,… je veux dire qu’il n’eût pas été convenable que miss Grant allât voir Catriona en prison,