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XVII

LE MÉMOIRE


Le dernier mot de la « Bénédiction » était à peine achevé, que déjà Stewart m’avait saisi par le bras. Nous sortîmes les premiers de l’église, et il m’entraîna tellement vite, que nous nous trouvâmes à l’abri, entre les quatre murs d’une maison, avant que la foule eût envahi la rue.

« Est-il encore temps ? demandai-je haletant.

— Oui et non, répondit-il, les débats sont terminés, le jury délibère et voudra bien nous annoncer sa décision demain matin, décision connue d’avance et que j’aurais pu vous indiquer trois jours avant le commencement de cette comédie : l’affaire, dès le début, a été du domaine public. Le prévenu nous l’a dit : « Vous pouvez faire ce que vous voudrez pour moi, je connais mon sort et je l’ai appris par les paroles du duc d’Argyle à M. Macintosh ». Oh ! c’est un vrai scandale !

Le Grand Argyle marche en avant.
Il fait gronder les canons et les fusils.

« Même les massiers, qui ont crié « Cruachan ![1] » Mais

  1. Mot de ralliement des Campbell.