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CATRIONA




PREMIÈRE PARTIE

L’AVOCAT GÉNÉRAL


I

LE MENDIANT ENRICHI


Le 25 août 1751, vers deux heures de l’après-midi, moi, David Balfour, sortant de la Banque des Toiles Britanniques où je venais pour la première fois de toucher mes revenus, suivi d’un employé qui portait mon argent, je me vis saluer par les principaux commerçants qui, du seuil de leurs portes, me regardaient passer. Deux jours avant, et même pas plus tard que la veille au matin, je n’étais qu’un vagabond errant sur les chemins, vêtu de haillons et arrivé à mon dernier shilling. J’avais pour compagnon un proscrit, condamné pour rébellion et ma tête était mise à prix à cause d’un crime qui mettait tout le pays en rumeur. Aujourd’hui, je me trouvais tout à coup héritier des biens que je tenais de ma naissance, et même grand propriétaire. J’entrais dans la ville accompagné du porteur chargé de mon argent, des lettres de recommandation plein mes poches, enfin,