Page:Stevenson - Catriona.djvu/132

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Ah ! oui, la prochaine fois ! et quand viendra-t-elle, cette prochaine fois ? J’aimerais bien à le savoir !

— Eh bien, Alan, j’y pense aussi, et voici mon projet : j’ai envie d’être avocat.

— C’est un métier très fastidieux, David, et pas très bien vu d’ailleurs ; vous seriez mieux sous l’uniforme que dans la robe d’un avocat.

— Il est certain que ce serait le vrai moyen de nous retrouver, dis-je ; mais comme vous porteriez l’uniforme du roi Louis et moi celui du roi Georges, la rencontre serait un peu délicate.

— Il y a du vrai là dedans.

— Je veux donc être avocat et je trouve que c’est un métier convenable pour un gentilhomme qui a été trois fois désarmé. Mais voici le plus beau de l’affaire : Une des meilleures écoles de droit, celle où mon parent de Pilrig a fait ses études, c’est l’université de Leyde en Hollande. Qu’en dites-vous, Alan ? Un cadet du Royal-Écossais ne peut-il pas devancer les étapes et venir voir un étudiant de Leyde ?

— Certes, la chose est possible, s’écria-t-il ; je suis justement dans les meilleurs termes avec mon colonel le comte de Drummond Melfort, et, mieux encore, j’ai un cousin qui est lieutenant-colonel dans le régiment des Écossais-Hollandais. Rien ne sera plus facile que d’obtenir un congé pour aller voir le lieutenant-colonel Stewart de Halketts. Et lord Melfort, qui est un vrai savant et qui écrit des livres comme César, sera sans doute très heureux de connaître mes impressions de voyage.

— Lord Melfort est auteur ? » demandai-je, car, malgré tout l’enthousiasme que professait Alan pour le métier militaire, j’avais encore plus d’estime pour les gentilshommes qui écrivaient des livres.

« Auteur, David, répondit-il. On croirait, n’est-ce