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XI

LE BOIS DE SILVERMILLS


Je pris ma course à travers la vallée jusqu’à Stockbridge et Silvermills. Voici quelles indications m’avaient été données pour rencontrer Alan : « Chaque nuit, de minuit à deux heures, dans un petit bois à l’est de Silvermills et au sud de la prise d’eau du moulin. » Je trouvai facilement le bois sur une pente escarpée, avec le ruisseau rapide et profond dans le bas ; là, je commençai à marcher moins vite et à réfléchir sur ce que j’allais faire. Je m’aperçus que je n’avais conclu qu’un sot marché avec Catriona ; il n’était pas probable que Neil eût été envoyé seul pour accomplir sa mission, il pouvait seulement être le seul homme de la troupe appartenant au personnel de James More ; dans ce cas, il était possible que j’eusse contribué à la perte du père de Catriona sans me sauver moi-même.

À dire vrai, aucune des deux hypothèses ne me plaisait : si, en retenant Neil, la jeune fille avait nui à son père, je savais qu’elle ne se le pardonnerait jamais ; si, d’autre part, j’étais poursuivi par les camarades de Neil, n’allais-je pas causer la perte d’Alan ?

J’étais arrivé à la lisière ouest du petit bois quand ces