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vider la question d’Alan ; il ne peuvent pas poursuivre James comme complice avant d’avoir traduit Alan en justice comme principal auteur du crime ; c’est la loi stricte, on ne peut mettre la charrue devant les bœufs.

— Mais comment pourront-ils assigner Alan sans l’avoir pris ?

— Ah ! voilà ! il y a un moyen ; encore la loi stricte : il ne faudrait pas que par suite de l’évasion d’un criminel un autre pût demeurer impuni ; le moyen est alors de poursuivre l’auteur principal et de le condamner par contumace. Maintenant, suivez-moi bien : il y a quatre endroits où on peut valablement assigner un prévenu : à son domicile, dans un lieu où il a résidé quarante jours, au chef-lieu du comté où il fréquente habituellement et enfin (s’il y a des raisons de supposer qu’il a quitté l’Écosse), à la Croix d’Édimbourg et au port de Leith pendant soixante jours. Le but de cette dernière disposition est évident : c’est que les bateaux qui partent puissent porter à l’étranger la nouvelle de l’affaire et que la citation soit autre chose qu’une simple formalité. Or, prenez le cas d’Alan : d’abord, il n’a pas de domicile connu, je serais bien obligé à celui qui pourrait m’indiquer le lieu où il a vécu quarante jours de suite depuis l’année 1745 ; il n’existe pas de comté où il fréquente autrement que par occasion ; s’il a un domicile quelconque, c’est en France, à son régiment, et s’il n’a pas encore quitté l’Écosse (comme nous le savons et comme eux le devinent), il est clair qu’il ne cherche qu’à passer l’eau. Où, alors, pensez-vous qu’il doive être assigné ? Je vous le demande, vous qui ne connaissez pas la loi ?

— Mais vous venez de le dire, ici, à la Croix d’Édimbourg ou au port de Leith pendant soixante jours.

— Eh bien, vous êtes meilleur homme de loi que Prestongrange, alors, s’écria Stewart ; il a assigné Alan