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IX

AGITATION DANS LE PAYS DE LA BRUYÈRE


Quand je quittai Prestongrange ce jour-là, j’étais vraiment en colère. L’avocat général s’était joué de moi, il m’avait promis que ma déposition serait reçue et qu’il veillerait à ma sûreté ; or, je venais d’être la victime d’un guet-apens inventé par Simon, mais auquel, d’après ses propres paroles, lui-même n’était pas tout à fait étranger. Je comptai mes ennemis : Prestongrange, avec toute l’autorité du roi pour le couvrir, le duc si puissant dans les Highlands, enfin, Lovat qui voulait étayer sa situation par des preuves de zèle et qui tenait dans le Nord toute la caste des Vieux Jacobites découragés.

Si je me remémorais James More et la tête rouge de Neil, je pensais que j’avais peut-être un quatrième ennemi : les « Caterans » de Rob Roy qui pouvaient bien s’être ligués avec les autres. Dans de telles conjonctures, rien ne pouvait m’être plus utile qu’un bon ami ou un conseiller prudent, mais où le trouver ? Il ne manquait certainement pas de gens disposés à prendre en main mes intérêts, sans quoi Lovat, le duc et Prestongrange n’auraient pas eu besoin de chercher des expédients pour se défaire de moi ; mais comment les découvrir ? J’enrageais de penser que je coudoyais peut-