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XXXI.

LE SINGE.


« Quittons ce vilain bois, pensait le singe un jour,
« Allons nous fixer à la ville.
« Vraiment je suis un imbécille
« De n’en avoir plus tôt recherché le séjour !
« Pourquoi rester ici ?… ne suis-je pas tout comme
« Ce superbe animal que l’on appelle l’homme ?…
« Sa compagnie au moins vaut cent fois mieux, je crois,
« Que celle des renards et semblable racaille
« Qui rôdent vagabonds au milieu de ces bois !…
« Partons !… adieu, sotte canaille
« Je vous plante là sans regret !…
Mais hélas ! notre singe à peine est sur la place
Du village voisin des lieux qu’il délaissait
Qu’il est pris par la populace.
Il se voit enchaîné, joué,
Insulté, poussé… puis frappé,
Et comprend un peu tard, — accablé de misère : —

Qu’il aurait fait bien mieux de rester en sa sphère.