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« Pour une peccadille et souvent sans raison.
« Une fois dans le monde, ah ! frère, quelle fête !…
« Tenez, si je voulais embellir mon sujet
« Je vous répéterais le séduisant langage
« Que me tenait hier un habile barbet,
« — Vénérable par son grand âge,
« Et qui depuis longtemps dans l’univers voyage
« En amassant
« Beaucoup d’argent
« Par son adresse
« Et sa sagesse ; —
« Frère, vous rougiriez alors de vivre un jour
« De plus dans une ignoble et sale basse-cour,
« Et vous pleureriez de tendresse
« Rien qu’à songer au sort heureux
« Que nous pouvons avoir tous deux.
« Ainsi donc à ce soir… » — « Fort bien, répond le chantre
« De l’Aurore. Après tout je n’ai guère souci
« De mourir esclave en cet antre
« Tandis qu’on peut ailleurs vivre bien mieux qu’ici. »
.........................
Cependant la nuit vient. — Une nuit sans lumière,
Une nuit propice aux voleurs ; —
Nos intrépides voyageurs
Passent traitreusement tous deux sous la barrière
Et vous arpentent le chemin
À fond de train,
Bientôt leur course les amène
Dans un bois. — « Ça mon frère, arrêtons-nous un peu,