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LXIII.
LA FORTUNE ET SYLVAIN.
Louison ma toute belle,
Donne, donne moi ta foi ;
Promets de m’être fidèle
Oncque n’aimerai que toi.
Ainsi parlait à sa blonde,
Tout en lui serrant la main,
Le jeune et bouillant Sylvain,
Dont le cœur était plus plein
Que la bourse n’était ronde.
La Fortune l’entendit
Et rit.
Petit sot, va ! se dit-elle,
Tu trahiras tes serments !
Rien qu’à voir ton escarcelle
Je m’aperçois que tu mens.
La déesse tracassière
Prend aussitôt le maintien
D’une vieille douairière
Riche en laideur comme en bien :
Beau Sylvain ! dit-elle ensuite
À l’amant de Louison,
La beauté s’efface vite
Elle n’a qu’une saison ;
Mais la richesse console
De la perte des appas,